Mon travail artistique s’est précisé en peinture. Ce travail de peinture débute par le biais de ma pratique photographique. Je prélève, j’enregistre par la photographie des aperçus du paysage urbain, plus précisément des constructions de la ville, façades, bâtiments, angles, portes, fenêtres… Ces images, ces enregistrements de mes déambulations constituent en quelque sorte mon carnet de dessin, certes carnet sous forme de fichiers numériques classés sur un disque dur. Cette matière est à la base de mon travail et du processus que je suis pour peindre : collecte d’informations, classement de celles-ci, sélection, et mise en place d’un langage visuel en peinture .Cette thématique du paysage de la ville, des bâtiments a toujours été à la base de mon travail. Hypnotisé par les tours et constructions, j’ai toujours regardé en l’air. C’est sans doute pour ça que j’écarte les personnes dans mon travail, ou du moins en apparence, mes peintures renvoient toujours aux habitants et à nous même quand on les regarde. Les formes de mes compositions font pressentir qu’elles ne représentent que des fragments d’une plus grande entité. Un reflet, un détail d’une construction, appropriés comme archétype. L’architecture n’est plus un objet figuratif mais devient un modèle ou une représentation imaginaire. Sans doute à partir de multiple influences telles que : les sculptures et peintures monumentales d’Ellsworth Kelly, les shapes canvas de Frank Stella, l’analyse des typologies urbaines de Sarah Morris, les tableaux en volumes de Nicolas Guiet et bien d’autres, ma pratique, tout en gardant une résonance avec ces formes maté- rielles est de fait devenue plus abstraite. C’est à partir de là que j’essaye progres- sivement de développer une architecture sans fondation, composé de fragments, une ville distraite et de déployer la peinture en installation. Installation picturale qui entre en dialogue étroit avec l’espace architectural.